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Crocodile Dandy

 

Queensland, à l’aube d’une éclipse solitaire

J’ai mis un col roulé que j’ai pris soin de dérouler

Pour accueillir tes derniers baisers

T’as chaussé tes bottes de croco

T’as mis mon Borsalino et ton tailleur Chanel Coco

Puis tu t’es maquillée de circonstance

Avec un rimmel aussi sombre qu’intense

En soulignant d’un lipstick rouge carmin

La chair de ta bouche cousue main

 

J’me suis faite archi belle sur ton archipel

Pour cacher mes émois sous des sourires en dentelle

Même le taxi drive les yeux plongés sur moi

Et mes mains prises entre tes dix doigts

Brisbane airport, je plane au terminal T2

Quelques valises au sol, presqu’autant sous les yeux

Autant en emporte l’amour de mon crocodile

De mon dandy sur sa belle île

 

Ref./ Mon Crocodile dandy

Me rejoindras-tu à Paris

Notre aventure n’est pas finie

Dois-je en faire le pari, pari ?

 

Et mes yeux luisent sous mes Ray Ban à Brisbane

Mon coeur s’enlise quand tu m’dis ”I’ll miss you Jeanne”

Et je m’envole comme sur un tapis Persan

Sur un escalator aussi long que lent

 

Je disparais, je fuis sans la moindre magie

Sous ton regard austral, direction Roissy

Dans mes mains disparues les phalanges

De mon Dandy au coeur d’ange

 

Ref./ Mon Crocodile dandy

Me rejoindras-tu à Paris

Notre aventure n’est pas finie

Dois-je en faire le pari, pari ?

 

​You had a place in my suitcase

Like my sweet heart in your chaise

When you’ll leave the airport, you’ll see

Me by air singing “I’ll miss you aussi”

 

Queensland, à la vue d’une éclipse solitaire

Je regarde le ciel s’orner de ton vol et je relève mon col

Pour prolonger le parfum de notre idylle opium

qui caracole

Sur ma peau de Dandy Crocodile

Tandis qu’au loin, Paris se démaquille de ses clichés

de métropole

I miss you Jeanne, je te rêve en couleur sur mes épaules

Comme un tableau d’Andy Warhol 

 

© Lionel PERRET - 2012​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

 

 

Les rêveuses au vison

Tu veux cravacher alors vas-y

Cravache et ne badine pas

Règle tes étriers et défile

Monte moi ce tweed anglais et défile

Sans tirer pour autant de trop sur le mors

Question d’équilibre et de grâce

En selle jusqu’au bout des doigts

Ne tombe pas et défile

Dans cette fantasmatique chevauchée

Fais moi rêver ces rêveuses au vison

Chimériques, lubriques, désireuses

Et ces cowboys de la haute

Qui n’ont d’amour que le dessin austère

De tes genoux cagneux et le caractère

de tes deux seins côte à côte

Au chaud sous ce duffle coat

 

Défile tant qu’il est encore temps

Sillonne en ellipse avant l’éclipse

Derrière le rideau qui en dit long

Avant l’inévitable palinodie

De ce couturier aux dents d’acier

Car aussi belle sois-tu

Ne rêve pas, non, cette nuit viendra

Tu deviendras gazelle blessée

Ou fragile girafe et tu raccrocheras

Tes hauts talons sur le mur du passé

Alors cravache et défile

Rejoue moi le jeu de ces anguilles

Qui vibrent dans les courants à la verticale

Sans chair ni épine dorsale

Dans leur scaphandre ajouré



Cravache, cravache

Fais moi rêver ces rêveuses au vison

Ces rêveuses au vison

 

Bientôt la messe sera dite sans bible en main

Tu n’sauras plus à quel sein te vouer

Tu seras devenue modèle démodé

Alors cravache à souhait

Sous les projecteurs hallucinatoires

Défile jusqu’au topless, fais voler tes dessous

Offre au peuple le soyeux opium

De cette collection ad libitum

Avant de me rejoindre sur l’Altiplano

Des tissus de plaine à perte de vue

Allez viens dans mes contrées herbeuses

Sur mes chevaux fougueux et désireux

Affamés d’ombres nébuleuses

Difficiles à dépasser tellement les vents

Contraires sont contrariants

 

Mais avant n’oublie pas

Achève moi ces rêves de rêveuses au vison

Avant de partir pour mes contrées herbeusesSans nul garde-fou, que l’essentiel

Un peu d’eau, de décence et de ciel

Achève moi ce défilé, passe les rênes

Achève moi ces rêveuses au vison

Et rejoins moi que j’attache tes cheveux

Sur mes chevaux que jamais je n’achèverai

Sur mes chevaux que jamais je n’achèverai

 

Cravache, cravache

Et achève moi ces rêveuses au vison

Ces rêveuses au vison

 

© Lionel PERRET - 2011

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